La 12^e journée annuelle du Comité d’éthique de l’Inserm, en partenariat avec le Comité consultatif national d'éthique du numérique (C.C.N.E.N.), et le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (C.C.N.E.), traitera des neurotehcnologies à la lumière de l'éthique : comment garder le contrôle entre promesses médicales et menaces sociétales ? 

Contrôler ou libérer nos cerveaux ? La tension éthique des neurotechnologies

Le développement rapide des neurotechnologies transforme en profondeur notre rapport au cerveau. D’abord conçues comme des outils de recherche et de soin, elles s’étendent aujourd’hui à des usages non médicaux dans des domaines variés : travail, éducation, loisirs, marketing, sécurité. Pour un institut de recherche en santé comme l’Inserm, ces technologies représentent une avancée majeure dans la compréhension et le traitement des maladies neurologiques et psychiatriques. Imagerie cérébrale, stimulation, interfaces neuronales : elles offrent des possibilités inédites pour améliorer le diagnostic, le suivi et la qualité de vie des patients. Mais cette expansion soulève aussi des enjeux éthiques majeurs : protection des données neuronales, respect de l’intégrité mentale, risques d’instrumentalisation des émotions ou des pensées, normalisation des comportements. Dans ce contexte, il est essentiel de penser dès aujourd’hui une gouvernance éthique et démocratique des neurotechnologies. Certains membres du Comité d’éthique de l’Inserm ont d’ailleurs contribué directement aux récentes recommandations internationales de l’OCDE et de l’UNESCO, ainsi qu’à l’élaboration des Chartes française et européenne pour un développement responsable des neurotechnologies. Cette 12e journée vise à interroger les tensions entre progrès médical et usages sociétaux de plus en plus diffus, et le rôle de l'Inserm entre innovation technologique au service de la santé et protection des libertés fondamentales.

Tout d'abord, l’actualité scientifique sur les dispositifs de neurotechnologie invasifs et non-invasifs sera présentée par Jérémie Mattout et Blaise Yvert du réseau CORTICO. Puis, la matinée sera organisée autour de trois tables rondes. La première, intitulée « Neurotechnologies et impacts sur le quotidien : améliorations médicales ou nouvelles formes de contrôle ? », réunira Jean-Antoine Girault (ICM et NeuroSU), Anne-Lise Giraud (Institut de l’Audition et IHU reConnect) et Marie Fuzzati (France Parkinson). Les intervenants échangeront sur les promesses et limites des neurotechnologies ainsi que sur leurs enjeux sociétaux. La deuxième table ronde, « L’éthique des neurotechnologies : qui décide des limites ? », fera notamment intervenir Hadhemi Kaddour (Agence de la Biomédecine), à propos des tensions éthiques entre innovation, utilisation et responsabilité collective. Enfin, la troisième table ronde, « Neuro-droits : protéger l’individu ou brider l’innovation ? », rassemblera Marion Abecassis (avocate, invitée permanente du Comité d'éthique de l'Inserm), Sonia Desmoulin (laboratoire Droit et Changement Social, Université de Nantes) et Alexis Génin (Brain & Mind). Ils discuteront de la notion de neuro-droits, de la question de la protection de la vie privée ainsi que des implications juridiques de ces nouvelles technologies. La matinée s'achèvera par une intervention sous forme de grand témoignage de Claude Kirchner, Président du Comité consultatif national d’éthique du numérique.

L’après-midi, les groupes de réflexion thématique du Comité d’éthique de l’Inserm présenteront les avancées de leurs travaux.

L'inscription est gratuite mais obligatoire, elle se fait via l'onglet dédié dans le menu de gauche.

Attention, l'inscription se fait en deux temps : inscription ou connexion à ScienceConf.org puis inscription à la Journée annuelle. 

Vous pourrez participer à l'évènement en présentiel ou à distance (attention le nombre de places est limité). Le lien d'accès vous sera communiqué ultérieurement.